Héritages industriels et patrimonialisation : Nancy à l’ombre de la place Stanislas ?

Léopold Barbier, doctorant en cotutelle internationale entre l’Université de Lorraine – LOTERR et l’Université de Mons – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme, ATER à l’Université de Lorraine – site de Metz, a publié récemment un article sur la patrimonialisation des héritages industriels de Nancy.

Pourquoi s’intéresser à la patrimonialisation des héritages industriels de Nancy ?

« Nancy est une ville très patrimonialisée. La cité ducale compte de nombreux Monuments Historiques et de secteurs protégés : un secteur sauvegardé qui s’est agrandi avec le temps avant de devenir un site patrimonial remarquable, auquel s’est adjoint une zone de protection constituée autour de l’avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, un classement UNESCO pour une grande partie de la ville de Stanislas, dont le point d’orgue est la place Stanislas. Avec toutes ces valorisations, pour la quasi-totalité localisées dans le centre-ville, il ressort que l’Est de la ville, un ancien faubourg industriel, ne compte quasiment aucune patrimonialisation institutionnelle ».

Comment expliquer ceci ?

« Par cet article, j’ai cherché à montrer que ce quartier Est de la ville est avant tout la zone support pour les plus grandes opérations de réaménagement urbain de Nancy. C’est là que se développe le quartier des Rives de Meurthe, avec ses nombreux logements, restaurants, bureaux, etc. et tout cela à la place des anciens sites industriels. In fine, il n’y a pas eu de réflexion patrimoniale lorsque, au début des années 1990, les opérations ont été lancées ».

Est-ce à dire qu’il n’y a plus rien aujourd’hui du passé industriel ?

« Non. D’abord, quelques grands sites ont été préservés, notamment les anciens abattoirs, reconvertis depuis. Et puis certains grands sites se sont maintenus avec le temps, car l’activité y est toujours présente : les Grands Moulins (fermés depuis peu), Fives Nordon. Quelques cités ouvrières ont été également préservées. Il faut aussi indiquer que ces grandes mutations touchent majoritairement la partie centrale du quartier, la plus proche du centre historique. Un peu plus au Nord, un immense site comme Alstom est toujours debout, mais doit prochainement devenir la nouvelle cité judiciaire. Au Sud, des activités économiques persistent. On compte aussi des valorisations alternatives, comme la vallée du graff ou des valorisations privées, comme la transformation de silos en appartements. Autant dire qu’il y a beaucoup de choses à aller voir dans ce quartier ! ».


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Contact : leopold.barbier@univ-lorraine.fr