Marie Georges, étudiante en Master « Géographie, Aménagement, Environnement et Développement » (option TRAM), réalise un poster scientifique dans le cadre de l’enseignement « De la reconversion industrielle au redéveloppement territorial » dirigé par Simon Edelblutte.
Le poster sera présenté sur le stand du LOTERR au Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges.
Du nœud ferroviaire …
Au début du XXème siècle, les principaux nœuds ferroviaires se dotent de rotondes, permettant l’entretien et le remisage du matériel roulant. Parmi les rares qui subsistent aujourd’hui, il faut compter celles de Mohon, situées à Charleville-Mézières. Ancien dépôt ferroviaire, le site a été pendant des décennies le cœur battant de « l’artère Nord-Est », alimentant les bassins houillers et sidérurgiques du Nord et de Lorraine, tout comme la métallurgie ardennaise. Les années 1970-80 marquent un tournant radical pour le trafic et le dépôt. Arrêt de la sidérurgie et de l’exploitation du minerai lorrain, automatisation de la SNCF, concurrence du secteur routier : à Mohon, la vie cheminote s’essouffle.
… À la friche : un patrimoine en péril
À l’effervescence des activités ferroviaires s’est substitué l’abandon d’une parcelle de 9 ha et des liens qu’elle tissait avec la ville. La friche s’inscrit désormais dans un territoire vivant une difficile transition économique. Dégradation du bâti, pollution des sols, évacuation du matériel roulant… Depuis sa fermeture au public, le site se dégrade lentement, ajoutant des incertitudes quant à son avenir. Comment permettre aux Carolomacériens de se réapproprier ce patrimoine déserté ?
Chercher un second souffle
Espace identitaire, les rotondes de Mohon constituent un élément de mémoire du site, un bien transmis, qu’il est question aujourd’hui à la fois de pacifier, révéler et rendre accessible au plus grand nombre. En travaillant sur la durée, le projet met à profit le temps de la reconversion, afin de recréer des liens perdus : tant humains, qu’historiques et physiques.
Histoire, culture, loisirs, animations, festivités mais aussi partage… Les dynamiques à l’œuvre, dans leur diversité, sont une véritable richesse. Témoins du savoir-faire industriel passé, elles laissent le temps aux usagers d’expérimenter et de s’approprier le lieu. Une expérience éphémère qui met la culture en mouvement, réveille la mémoire technique et sociale et invite à la découverte.
Réinstallé dans la vie publique et dans sa valeur symbolique, le site des rotondes peut alors pleinement se régénérer. Profitant d’une situation stratégique au sein de la Ville, des perspectives de mixité fonctionnelle s’affirment. S’ouvre une nouvelle polarité urbaine, théâtre d’une réflexion partenariale et transversale : le Centre d’Interprétation du Patrimoine Industriel et Ferroviaire. Espace ressource et bien commun, il préfigure un outil de renouveau pour l’agglomération. Un pôle de rencontre pour ses habitants. Une aventure qui ne fait que commencer…