MARRON Lucy

Quels mix de mobilité proposer pour une meilleure transition environnementale des territoires locaux ?

À l’heure où les politiques discutent et cherchent à faire évoluer nos pratiques afin d’introduire une transition environnementale dans l’ensemble des domaines de la société, les mobilités sont au cœur des débats puisqu’elles détiennent non seulement un rôle d’un point de vue énergétique, mais aussi d’un point de vue de l’urbanisme. En effet, le modèle de la voiture thermique individuelle, qui a dominé dans les pratiques d’aménagement depuis le milieu du XXe siècle, est remis en question, car il ne répond pas aux enjeux environnementaux et énergétiques du XXIe siècle. Or, la question de l’évolution des mobilités a également une portée dans les domaines social et psychologique, puisqu’une telle transition touche en particulier les usagers des mobilités en eux-même.

Il semble alors que la transition des mobilités aurait une meilleure portée si les réflexions prenaient comme point de départ l’usager et le territoire local qui le concerne. Une telle considération serait le moyen d’envisager la construction d’un mix de mobilités, à l’image d’un mix énergétique qui désigne la répartition entre les différentes sources d’énergies primaires utilisées pour la consommation énergétique d’une zone géographique. Cette notion émergente de mix de mobilités serait propre aux territoires locaux concernés, et aurait donc pour but d’être adaptable en fonction des besoins des usagers et des caractéristiques territoriales.

Une analyse systémique devient alors essentielle si l’on souhaite intégrer l’ensemble des composantes qui jouent un rôle dans l’articulation des mobilités. Cette analyse comprend alors les caractéristiques physiques des territoires (topographie, densité et hiérarchie urbaines, etc.), mais aussi les composantes sociales et psychologiques qui entrent en compte dans l’acceptabilité de tels changements dans les habitudes des usagers. Enfin, la composante du cadre réglementaire des documents d’urbanisme en vigueur représente elle aussi une limite majeure dans l’évolution des mobilités puisqu’il constitue un frein dans l’évolution de nos pratiques d’urbanisme et de mobilité.

Mix – Mobilité – Urbanisme – Transition environnementale – Territoires locaux

DESHAIES, Université de Lorraine, professeur