Consommation et commerce au temps de la COVID-19

Depuis plus de 50 ans, des géographes s’intéressent au commerce. Cette activité intermédiaire entre des producteurs agricoles ou industriels et des clients qu’ils soient consommateurs, restaurateurs est aussi une activité transactionnelle, entre un vendeur et un acheteur, qui a de plus une dimension sociale. Alors que les localisations des points de vente, la structure de l’offre ont tenu une place essentielle dans les études en géographie du commerce, le « tournant culturel » de la géographie a fait entrer les consom’acteurs et la géographie de la consommation dans ce champ d’étude (Lemarchand, 2011). Avec la pandémie de COVID-19, les « mondes d’avant et d’après » sont sans cesse évoqués pour témoigner des changements de société en cours depuis le premier confinement. En matière de consommation et de commerce, plus qu’une rupture, la crise marque surtout une accélération de changements déjà en œuvre : développement du e-commerce, du click and collect et de la livraison à domicile, des circuits-courts et de la bio, retour aux achats de proximité… Néanmoins, cette crise est marquée par deux situations inédites aux répercussions majeures en géographie du commerce : le confinement de la population qui bouleverse les modèles classiques de mobilité du consommateur et la fermeture des commerces dits « non-essentiels » qui crée une nouvelle catégorisation des activités et des produits commerciaux.

Mathias Boquet, Nicolas Dorkel et Colette Grandmontagne

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