Léopold Barbier soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés « Les faubourgs industriels : quels renouvellements urbains. Paysages et reterritorialisation d’une marge urbaine protéiforme à partir de l’exemple de Meurthe-Canal à Nancy ».
La soutenance aura lieu le lundi 15 septembre 2025. Campus Lettres et Sciences Humaine de Nancy, salle G04.
Résumé de la thèse :
À la fin du XIXème siècle, de nombreuses villes ont connu l’apparition d’une marge urbaine active, en contiguïté de leur centre ancien : les faubourgs industriels. À partir des années 1970-1980, ces territoires hétérogènes, par leur enclavement dans le tissu urbain et la concurrence des Zones Industrielles en périphérie urbaine, sont devenus, des espaces délaissés comprenant de nombreuses friches au cœur des politiques de renouvellement urbain.
La recherche actuelle dans ce domaine du renouvellement urbain traite en majorité de son impact social et territorial sur la ville. Par contre, ces anciens faubourgs industriels, bien que touchés fortement par la déprise urbaine, sont peu abordés de manière systémique et globale et encore moins à travers l’évolution de leurs paysages et de leur organisation.
Nancy, par sa petite superficie communale (15km2 ) comparativement aux villes de même population de l’espace régional, n’avait que peu d’opportunités foncières sur son territoire pour répondre à certains impératifs de plus en plus pressants (limitation de l’étalement urbain notamment) et a donc dû se tourner rapidement vers son ancien faubourg industriel, entre la Meurthe et le Canal de la Marne-au-Rhin, et travailler à sa reterritorialisation, avec la création, à la fin des années 1980, d’une ZAC dédiée.
Dans la volonté d’éclairer le cas de Meurthe-canal par un autre exemple de faubourg industriel, le cas de celui de Charleroi (Belgique), où l’industrie est encore en partie active et où la transition n’en est qu’à ses débuts, sera abordé.
En mobilisant l’approche méthodologique développée par le LOTERR basée sur un regard géohistorique et une approche paysagère des terrains étudiés et en y ajoutant une réflexion plus opérative construite sur l’analyse des documents d’urbanisme produits sur le quartier, cette thèse s’inscrit dans la volonté d’analyser de manière fine ces quartiers en traitant leur évolution paysagère et organisationnelle. Ainsi, peut-on définir un modèle du faubourg industriel ? Dans le cadre de leur transformation, comment sont-ils intégrés ou ignorés dans les documents d’urbanisme ? Quels paysages, quels héritages industriels ont été ignorés, conservés, valorisés et donc patrimonialisés ? Comment est mobilisée la ressource « eau », souvent au cœur des nouveaux projets et des nouveaux discours ?
L’objectif essentiel de cette étude est donc de présenter, dans le cadre de politiques globales de renouvellement urbain, les mutations de ces faubourgs industriels peu étudiés en tant que tels, tant au niveau paysager qu’au niveau organisationnel et d’en proposer une analyse systémique, globale en fonction de cas différents.
Ce cliché de 2006 (Humbert, 2006 / 06-0005) montre le quartier d’étude principal, entre la Meurthe et le canal de la Marne-au-Rhin à Nancy, et plus particulièrement sa partie centrale. On y constate le renouveau urbain à l’œuvre : friches nues en attente de reconstruction, réagencement urbain et viaire, etc. L’objet de cette thèse et de caractériser la notion de « faubourg industriel » à l’aide de ce terrain principal.
Le jury est composé de :
Directeurs :
- Simon Edelblutte, Professeur des Universités Université de Lorraine
- Jérémy Cenci, Chef de travaux Université de Mons
Rapporteurs :
- Édith Fagnoni, Professeure des Universités Sorbonne Université
- Sylvain Rode, Maître de Conférences HDR Université de Perpignan Via Domitia
Examinateurs :
- Michel Deshaies, Professeur des Universités Université de Lorraine
- Isabelle De Smet, Chargée de cours Université de Mons
- Corinne Luxembourg, Professeure des Universités Université Sorbonne Paris Nord
- Lucie K. Morisset, Professeure titulaire Université du Québec à Montréal