Les Grands Moulins Vilgrain à Nancy : anonymisation ou (re)mobilisation d’un ancien géosystème industriel ?

Léopold Barbier, doctorant en cotutelle internationale entre l’Université de Lorraine – LOTERR et l’Université de Mons – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme, ATER, a publié récemment un article sur l’évolution des Grands Moulins à Nancy.

Pourquoi mener des recherches sur les Grands Moulins de Nancy ?

« Le site des Grands Moulins est très intéressant, car il s’agit de l’un des sites industriels les plus anciens de Nancy. On y trouve la trace de moulins depuis le XIIème ou le XIIIème siècle ! Ce nom des Grands Moulins vient de la société qui a durablement marqué l’emprise, Vilgrain. Elle y développe une activité minotière importante à partir du XIXème siècle. L’intérêt de cette recherche est que ces Grands Moulins sont aujourd’hui dans un quartier en pleine transition urbaine, entre le canal de la Marne-au-Rhin et la Meurthe, à l’Est de Nancy. »

Comment s’est structurée votre réflexion ?

« L’objet de la réflexion est de montrer la dynamique de construction d’un géosystème industriel urbain à la fois discret, car intriqué dans le tissu local et monumental par le côté hors norme du bâtiment productif. Après cette réflexion géohistorique, il convenait de traiter de son devenir : dernière grande emprise foncière du quartier, le site attire les convoitises et des mobilisations citoyennes, pour faire vivre l’histoire du site, se font jour. Le côté disparate de l’ensemble industriel tend à amener à des transformations différenciées : un espace naturel sur une île enfrichée, des logements dans le bâtiment-pont, symbole architectural du site. »

Quelles sont les dernières actualités pour les Grands Moulins ?

« L’activité industrielle s’est arrêtée en 2022. En réalité, elle a lentement périclité pendant deux décennies, en abandonnant petit à petit des espaces industriels devenus friches. Cet enfrichement ne facilite pas la reconversion du site qui est pour partie grandement dégradé : dans le bâtiment-pont, il n’y a plus de plancher et l’intérieur a été utilisé pour des exercices des sapeurs-pompiers. En 2024, l’ensemble est racheté par un promoteur immobilier. De prochaines transformations sont annoncées, cela fera l’objet d’un futur article ! »

Vue du bâtiment-pont de neuf étages (en grand angle), aujourd’hui coquille vide en cours de dégradation. Cliché : Léopold Barbier, 2020.


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Contact : leopold.barbier@univ-lorraine.fr