Prénom : Tanguy
Type de soutenance : Thèse en cours
Directeurs de thèse :
Michel DESHAIES, Université de Lorraine
Mots-clés :transition militaire, friche militaire, empreinte militaire, conversion, reconversion, paysage militarisé, territoire de défense, patrimoine
Résumé :Les territoires frontaliers franco-allemands ont connu un lent processus de démilitarisation qui illustre la désynchronisation entre fonctions politiques et militaires. Les territoires de défense, construits sur des logiques cumulatives de maillages de villes de garnison, d’empilements d’aménagements défensifs et de leurs contraintes ont forgé des identités des territoires frontaliers dans une logique « d’imperméabilisation défensive ». La démilitarisation crée une territorialité fantôme composée de secteurs fonctionnels et préservés par l’armée tels que des villes de garnison, des terrains de manoeuvres, mais surtout d’héritages et de délaissés traités de manière apatrimoniale. La résilience paysagère de la militarisation est importante, qu’il s’agisse d’objets techniques (casemates, fourneaux de mines, biefs d’inondation), ou de grandes infrastructures (quartiers militaires, camps de manoeuvres, ligne Maginot, Westwall). En congélation historique, en friche/jachère ou en ruines, ils entrent dans des démarches opératoires et de conversion/reconversion suivant des temporalités différentes. Le départ de l’armée du territoire, nous permet d’analyser et de comparer les transitions qui s’opèrent pour un espace transfrontalier à très forte empreinte militaire. Pour les anciens territoires de défense de la frontière franco-allemande, cette évolution se traduit par la valorisation de l’héritage militaire ou la construction de récits opératoires qui permettent d’assurer leur transition fonctionnelle et structurelle. L’analyse paysagère permet de questionner ces démarches et processus de transitions, les formes de résilience ou de valorisation/patrimonialisation. Les interprétations du paysage militarisé (fossile ou ressource, culturelle ou naturelle) par les acteurs du territoire déterminent les trajectoires d’appropriation, qu’ils s’agissent de la production d’écoquartiers, de la valorisation touristique, ou de démarches de renaturation.