Nassima HASSANI, a soutenu publiquement ses travaux de thèse intitulés “ Caractérisation des îlots de chaleur de saison chaude dans les territoires de l’Eurométropole de Metz (France) et du Grand Casablanca (Maroc) : observation, perception, vulnérabilité ”.
La soutenance a eu lieu à la Salle des fêtes de l’INSPE de Montigny-les-Metz, le jeudi 30 novembre 2023 à 14h00 (16, rue de la Victoire).
Résumé de la thèse :
Dans le contexte actuel de changement climatique rapide, les vagues de chaleur deviennent plus intenses et plus fréquentes. En ville, cette hausse des températures s’ajoute au phénomène de surchauffe urbaine qui se manifeste généralement par la formation d’un Ilot de Chaleur Urbain (ICU), ce qui fait peser des risques importants sur la santé et le bien-être des citadins. En prenant pour cas d’étude les deux territoires géo-climatiquement contrastés de l’Eurométropole de Metz et du Grand Casablanca, cette thèse se propose d’étudier la manière dont les îlots de chaleur se déploient sur la scène urbaine et interagissent avec les conditions environnementales et notamment la distribution spatiale des populations les plus vulnérables. Le travail de recherche est conduit selon deux axes :
– Le premier axe porte sur l’analyse de la variabilité spatio-temporelle des températures de surface en fonction des typologies d’occupation du sol et des formes urbaines dans les deux villes étudiées. Pour cela, nous mettons à profit les produits issus de la télédétection satellite afin de réaliser une analyse diachronique des îlots de chaleur de surface à l’échelle de l’agglomération, que nous complétons par des thermographies à l’échelle de l’espace public issues de l’imagerie aéroportée par drone. D’autre part, nous nous appuyons sur des données de terrain inédites issues d’un réseau de stations météorologiques déployées dans le territoire de l’Eurométropole de Metz assurant un suivi continu des températures de l’air au niveau de la canopée urbaine. Le traitement de ces relevés de terrains nous permet de spatialiser l’ICU à l’échelle de l’aire urbaine par le biais d’une modélisation statistique multicritère. Ce réseau est complété par des mesures mobiles effectuées sur des transects parcourant une diversité d’espaces urbains et de zones climatiques dans les deux villes étudiées.
– Le second axe examine la vulnérabilité par une approche intégrant des données quantitatives et qualitatives. Pour cela, un indice de vulnérabilité est produit au moyen d’une analyse statistique multivariée avec pour objectif d’identifier les populations vulnérables sur une échelle intra-urbaine.
Les résultats sont complétés par une enquête de perception ciblant tout autant les habitants de deux villes en interrogeant leurs habitudes, leur ressenti thermique, et leurs stratégies d’adaptation aux fortes chaleurs (approche ascendante ou bottom-up), que les acteurs de l’aménagement et de la gestion des risques (approche descendante ou top-down).
Mots-clés : îlot(s) de chaleur urbain(s), modélisation statistique, indice de vulnérabilité à la chaleur, stress thermique, télédétection, enquête
Le jury était composé de :
- M. Gilles DROGUE, Université de Lorraine, Directeur de thèse
- M. Saïd SGHIR, Université Sultan Moulay Slimane – Beni Mellal, Co-directeur de thèse
- M. Sébastien LEBAUT, Université de Lorraine, Co-encadrant de thèse
- M. Vincent DUBREUIL, Université de Rennes 2, Rapporteur
- M. Salem DAHECH, Université Paris Cité, Rapporteur
- Mme SANDRA ROME, Université Grenoble-Alpes, Examinatrice
- Mme Julia HIDALGO, Université Toulouse 2, Examinatrice
- M. Sébastien DOUCHE, Direction de la Transition Ecologique de l’Eurométropole de Metz, Invité