Kamila BENSAADI soutiendra sa thèse sur « Caractérisation et susceptibilité aux effondrements dans un karst de contact lithostratigraphique : l’exemple du Barrois », le jeudi 17 décembre 2020 à 14h00, en visioconférence.
Kamila BENSAADI fournira un lien de connexion sur demande à kamila.bensaadi@univ-lorraine.fr
Résumé de la thèse :
La présente étude a consisté à évaluer l’aléa effondrement karstique dans un secteur très karstifié du Barrois, de 37 km2 de superficie, la Forêt de Trois-Fontaines sensu lato (Meuse/Haute-Marne/Marne), située au contact des calcaires du Jurassique et de la couverture argilo-sableuse et calcaire du Crétacé inférieur. Cette recherche, qui entre dans le cadre du Plan Cavités piloté par le BRGM, a permis de préciser les modalités de l’aléa effondrement karstique dans un karst de contact lithostratigraphique au contact des Calcaires du Barrois (Tithonien) ou des Calcaires à spatangues (Hauterivien) et des argiles néocomiennes surincombantes, notamment les Argiles ostréennes (Barrémien inférieur). La cartographie et les mesures réalisées sur le terrain et les images LiDAR ponctuelles ont révélé la présence de 2700 désordres karstiques, essentiellement des dolines, organisés en liserés sinueux suivant la topographie. Les types de formes et de phénomènes karstiques ont permis de mettre en évidence deux grands types de processus à l’origine des dolines : le soutirage et l’effondrement. Les dolines de soutirage, marquées par des versants subverticaux, sont conditionnées par l’existence de cavités dans les calcaires tithoniens générées par l’encaissement des cours d’eau et le gradient hydraulique ; ou/et, le soutirage des argiles et de sables valanginiens provoquant un vide sous les Calcaires à spatangues, et l’effondrement de ceux-ci, fragilisés par les multiples alternances de calcaires sableux ou non et de bancs marneux et sableux. La carte de susceptibilité a été établie à partir de la méthode basée sur la théorie du poids des évidences (« weight of evidence »), théorie bayesienne qui attribue des poids pour chacun des critères : (i) susceptibilité forte affectée au karst de contact lithostratigraphique ; (ii) susceptibilité moyenne dans les secteurs de pentes égales et supérieures à 4° ; (iii) susceptibilité moyenne pour les secteurs se situant à moins de 50 m d’un cours d’eau ; (iv) susceptibilité faible attribuée quelle que soit la distance par rapport aux failles. Cette méthode et le type de cartes de susceptibilité qui existent aussi à l’étranger, comme en Wallonie et en Floride, sont un outil important pour la prise en compte et la prévention des risques karstiques.
Directeurs de thèse :
- M. Dominique HARMAND, Professeur à l’Université de Lorraine, LOTERR, Nancy (Directeur)
- M. Charles CARTANNAZ, Ingénieur BRGM, direction régionale Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon (co-directeur)
Composition du jury :
Rapporteurs :
- M. Alain DEVOS, Professeur à l’Université de Reims-Champagne-Ardennes, Reims
- M. André OZER, Professeur honoraire à l’université de Liège
Examinateurs :
- Mme Emmanuèle GAUTIER, Professeure à l’université de Paris 1, Panthéon-Sorbonne, Paris
- M. Gilles DROGUE, Professeur à l’université de Lorraine, LOTERR, Metz
Membre invité : - M. Jacques LE ROUX, Maître de Conférences retraité de l’université de Lorraine, Nancy