De février à juillet 2022, Romain Godenir, étudiant du M2 de géographie, a effectué une recherche au LOTERR dans le cadre d’un stage sur une thématique divisée en deux grandes parties : la première sur un renouveau de la baignade urbaine à Metz, la seconde, sur le cas des canaux au gabarit Freycinet, construits le long de la Moselle entre Pierre-la-Treiche et Metz.
La Moselle, longue de 544 km, prend sa source à Bussang dans les Vosges et se jette à Coblence dans le Rhin. Marquée par une alternance de dominations allemande et française, la rivière, dans sa partie moyenne (entre Epinal et la frontière luxembourgeoise) est longée par un canal latéral à l’origine consacré au fret. Inutilisé depuis les années 1970 en raison de la mise à grand gabarit de la rivière jusqu’à Neuves-Maisons, ce canal, découpé en de nombreuses sections, se trouve dans des états très variés. Ces sections de canaux sont des marqueurs importants du paysage, limitant l’extension du bâti de certains villages, utilisés comme réservoirs d’eau pour limiter les dégâts en période de crues, ou encore utilisés en tant que digues, comme à Montigny-lès-Metz avec le canal de Jouy.
Aujourd’hui remplacés par leur version grand gabarit, ces canaux peuvent être simplement définis en trois catégories :
1 – Le canal est abandonné sans reconversion ni valorisation : il est laissé comme tel et la nature reprend peu à peu ses droits (fig. 1).
Au niveau de Pagny-sur-Moselle, nous observons le canal abandonné à gauche de l’image, d’anciennes gravières devenues des étangs au centre et le lit de la Moselle à droite.
2 – Le canal est comblé avec pour l’objectif de faire disparaître sa trace. Il n’y a aucun signe de volonté de sauvegarde dans ce cas de figure (fig. 2).
Figure 2 : Canal de la Marne-au-Rhin rebouché, Villey-Saint-Etienne (Google Street View, 2016).
3 – Le canal a une seconde vie en étant réutilisé pour répondre à ses besoins nouveaux. C’est le cas du canal de Jouy (fig. 3).
Si la partie amont de cette section est abandonnée, la partie aval est destinée à devenir le nouveau Metz-plage. En accord avec l’association Metz Ville d’Eau, ce bief semble être l’élément idéal pour l’instauration d’un nouvel espace de baignade, permettant ainsi de répondre à une demande de fraîcheur de plus en plus importante lors des fortes périodes de canicule.
La mise en place de l’opération « Bains des remparts » répond donc à un besoin et s’intègre de plus dans une démarche de valorisation d’un héritage fluvial ayant marqué les XIXe et XXe siècles.
Contact : romain.godenir@gmail.com