L’OHM Pays de Bitche (LabEx DRIIHM), le LOTERR et le CRUHL ont organisé un colloque les 27 et 28 mars 2024. La manifestation s’est déroulée sur les sites de Nancy et de Metz.
Quelle place pour l’armée au sein des espaces urbains ? Quelle place pour les héritages militaires dans la ville ?
Ce colloque propose d’articuler les réflexions autour de quatre axes principaux :
- La fabrique de la ville militaire en lien avec les enjeux opératoires (échelles, spatialisation, spécialisation).
- La fabrique de la ville post-militaire (reconversion, bifurcation, métamorphose).
- Le quartier militaire, un quartier spécifique (modèle, construction, clôture).
- La présence militaire dans la ville (famille, retraités, complexe militaro-urbain, lien armée/nation, mémoire).
Programme du colloque
L’ancienne « Caserma Santa Marta » (Vérone-Italie) était un immense complexe d'architecture militaire, utilisé à l'origine pour la production et le stockage de pain, de céréales et des rations pour l'armée. Construite à l’époque autrichienne (entre 1863 et 1865) dans le vaste interstice urbain des anciens remparts, à proximité de la gare de marchandises, la caserne a été utilisée par l’armée autrichienne puis italienne. Cette plateforme logistique répondait aux besoins de la ville militaire Vérone qui était alors la plus importante d'Italie. L’infrastructure est délaissée dans les années 1990, elle est aujourd’hui réhabilitée et des activités universitaires se sont substituées à l’armée. Les architectes chargés du projet ont veillé à conserver l’esthétique militaire autrichien, marque de l’importante place militaire. Cette démarche a été décorée par une médaille d'or pour l'architecture italienne à la Triennale de Milan en 2015. Les travaux se poursuivent encore aujourd’hui avec la réhabilitation de deux casernements. Cliché : Anne Mathis.
Le camp des Fourches (2266 m d’altitude), casernement de montagne, dans la haute vallée de la Tinée (massif du Mercantour) est entré en service en 1910 et a été modernisé durant l’entre-deux-guerres. Ce petit hameau militaire d’altitude se composait de vingt-six bâtiments destinés à héberger 4 compagnies de chasseurs alpins. Délaissés par l’armée, le casernement s’est progressivement enruiné. En 1988, le Conseil Général des Alpes-Maritimes devenu propriétaire des lieux a défini un premier projet de valorisation du site qui n’a pas abouti. Le site est fréquenté par les touristes et il est le point de départ de randonnée. Aussi depuis 2019, la ruine est entretenue et des travaux de sécurisation ont été réalisés préservant les vestiges maçonnés. Cliché : Anne Mathis
À Bitche le casernement du quartier Teyssier-Jouart abritait le 4eme Régiment des Cuirassiers dissout en 1997. Délaissé, le casernement est devenu une friche militaire. Bien que les casernements soient murés afin d’éviter urbex et squattisation des lieux, l’espace du quartier militaire est ouvert aux visiteurs et entretenu par les services municipaux. Le casernement est en phase transitoire. Les projets de reconquête urbaine et notamment celui d’établir un écoquartier peinent à se structurer. Cliché : Anne Mathis
L’ancien quartier Estienne-Foch abritait les Forces Françaises en Allemagne (FFA) à Landau (Allemagne). Il a fait l’objet d’un important projet de conversion en écoquartier avec la préservation et la valorisation de plusieurs casernements et l’intégration de nouveaux ensembles résidentiels. Le quartier est devenu un modèle d’urbanisme qui a permis d’enrayer la contraction urbaine suite à la démilitarisation. Cliché : Anne Mathis
Comité scientifique :
- Denis MATHIS, Maître de Conférences (Université de Lorraine)
- Laurent JALABERT, Maître de Conférences HDR (Université de Lorraine)
- Emmanuel CHIFFRE, Maître de Conférences (Université de Lorraine)
- Valérie SERDON-PROVOST, Maître de Conférences HDR (Université de Lorraine)
- Fabien HEIN, Maître de Conférences, Directeur de l’OHM Pays de Bitche, (Université de Lorraine)
- Stéphane MICHONNEAU, Professeur des Universités (Université de Lille)
- Léopold BARBIER, ATER (Université de Lorraine & Université de Mons)
- Jérémy CENCI, enseignant-chercheur (Université de Mons)
- Pierric CALENGE, PRAG (Université de Lorraine)
- Anne HECKER, Maître de Conférences (Université de Lorraine)
- Philippe DIEST, Maître de Conférences (Université Catholique de Lille)
- Général Vincent ALEXANDRE, général adjoint à l’officier général de zone de défense et de sécurité Est (Metz)
- Simon EDELBLUTTE, Professeur des Universités (Université de Lorraine)
- Marie-France GAUNARD, Maître de Conférences (Université de Lorraine)
- Jean-Baptiste RIBON, IA-IPR, académie de Nancy-Metz
Comité d’organisation :
- Denis MATHIS
- Laurent JALABERT
- Emmanuel CHIFFRE
- Léopold BARBIER
- Tanguy NIEDERLANDER
- Stéphane DOUILLOT
- Nicolas DORKEL
- Anne MATHIS
Contacts : denis.mathis@univ-lorraine.fr, laurent.jalabert@univ-lorraine.fr